Petit résumé depuis le début, sauce Marcel
C'est la mouise totale. A chaque fois qu'on croit trouver un coin un peu mieux, il faut que des tarés nous délogent, nous capturent ou plus simplement veulent nous tuer. Je commence sérieusement à me demander si pour survivre dans ce monde dégénéré, il ne faut pas se laisser bouffer la cervelle par la vermine et vivre comme des bêtes. Ce simplet de Mickey serait capable de qualifier ça de bonne idée en plus ! Quant aux vieux Ben, s'il a indéniablement des connaissances, je le soupçonne d'être à deux doigts du gâtisme et d'avoir des ratés dans ses neurones. Quand je pense qu'il a réussi à taper une jeunette... ahh que j'aimerais être dans des draps et sentir la chaleur d'une femme ! Jamais connu les deux à la fois... Et tout de suite, la seule chaleur que je ressens, c'est celle de ce Famas que les gars de la division Vautour nous ont collé entre les mains d'office. PUTAIN ! Un homme-grenouille !! J'aligne, je tire, je fais mouche. Merde ! il marche encore ! Je ne sais pas trop si je préfère ce fusil d'assaut ou mon bon vieux couteau à viande. Au contact, le zozio ne marcherait plus, 100% garanti Marcel. Mais il faut tout de même avouer qu'à distance, le fusil est plus efficace... mais vraiment au contact... J'esquisse un sourire à cette pensée. Évidemment, le "soldat" qui me fait face se demande ce qui me fait sourire. Qu'il est crispé nom de Dieu ! Et ça se prétend soldat. On n'a pas le cul sorti des ronces...
Tout commençait plutôt bien. Un joli camp bien protégé par des carcasses de véhicules avec de gros sacs de sel gentiment oubliés là. Bon oubliés, pas vraiment, vus les cadavres d'insectes qu'on a trouvés. Les mecs qui étaient là avant nous ont dégusté un sale quart d'heure. Certes, la cambrousse autour était cramée, que des cendres, mais on avait des vivres, un moulin à retaper, du sel, des armes, etc. Une jolie petite communauté, on pouvait vraiment espérer prospérer. Du coup, on est allé chercher dans les environs si on pouvait trouver un véhicule. Au sud, on a mis la main sur un moteur vapeur en bon état. C'était marrant, ça me faisait penser aux petits trains de mon enfance où je jouais avec des locomotives vapeur. Vieille techno, mais basta c'est un moteur. Et Théo était tout à son affaire. Là-dessus nous est tombé un méga orage. On est allé se réfugier dans le nid de l'ermite qu'on avait croisé la veille. Un vieillard qui survit tout seul ici, c'est quand même bon signe sur la tranquillité de la région. Sauf que son nid a pris la foudre. Le début des emmerdes. On avait écouté le vieux Ben pour venir ici et c'est lui qui a pris la poudre d'escampette le premier. Je le retiens le vieux sur ce coup-là. En plus, dans la tourmente, certains ont certifié avoir entendu des coups de feu venant du camp. Au début, je me disais qu'ils avaient confondu avec le tonnerre, va entendre quelque chose avec ce qui nous est tombé dessus ! Mais malheureusement, ils avaient raison.
Alors, j'ai pensé aux esclavagistes dont l'ermite nous avait parlé, à une communauté de pillards au sud-ouest, et on avait vu lézards aussi. D'ailleurs, on en ramène qu'on a zigouillé : ça nous fera de la bonne barbac. Si ces saletés étaient pas aussi dangereuses, on irait les chasser dans les collines, on aurait de la viande à profusion. Ou alors avec de bons pièges. Ouais de bons pièges... PUTAIN ! TAKATAKATAK !! merde raté ! *chtongggg* Encore une flèche plantée dans les planches. Heureusement que les soldats ont barricadés les fenêtres. Elles visent juste les grenouilles, bordel !
Ouais donc, le camp s'est fait attaquer de nuit. Pas glop. On a pu ramener le moteur, ça c'était top. Mais on avait des blessés. Tout gâteux qu'il est, le vieux Ben s'y connaît en remèdes, j'ai confiance en lui pour ça. Par contre, l'attaque a bien foutu la zone dans l'organisation du camp parce que ces enfoirés ont enlevés deux enfants. Évidemment, un groupe était immédiatement allé les chercher, mais il était revenu bredouille. Alice ne tenait pas en place, complètement hystérique la gamine. Mickey voulait l'aider à chercher sa sœur Lucie. Il a le béguin pour elle, ça crève les yeux, mais il avait pas tort de vouloir l'aider : sans enfants, l'avenir de la communauté était mal barré. Les enfants, c'est l'avenir. Alors je me suis proposé aussi pour aller chercher les mômes. Un, Alice crierait moins, deux, si les adaptés grenouille les avaient enlevé, c'était pas pour la bouffe. Ils étaient donc vivants, mais chez eux. J'espérais seulement qu'ils ne sont que quelques uns, et pas des centaines comme maintenant !
On est donc parti avec Alice, Eddy et Mickey pendant que Ben et Théo restaient au camp. Direction le nord, vers des marécages où les traces ont été perdues. Je comptais sur Eddy pour s'y retrouver. Encore un pari perdu. Le marécage est bizarre, une sorte de matière noire gluante et légèrement irritante. Et surtout, il s'étend pratiquement à perte de vue. Ça puait. Je voyais pas comment récupérer les gamins dans cette cagasse avec des adaptés qui se plaisent là dedans. Par contre, à l'est, je voyais de grandes structures verticales... des cheminées ? Oh putain OUI !! Une usine !! Alors ça, si c'était pas un énorme coup de bol ! Alors, on a mis le cap à l'est. De toute façon, personne ne voulait traverser la fange et une chemin à sec nous conduisait vers l'usine. Énorme infrastructure avec remparts et tout le toutim. La vache, c'était grand. A l'arrivée, des larves de je-sais-pas-quoi-avec-trop-de-pattes-mais-le-vieux-Ben-va-nous-dire-ce-que-c'est-avec-un-regard-émerveillé nous ont attaqué. Très vives, mais pas si dangereuses finalement. Mickey n'a rien et Eddy s'est encore blessé mais en tombant. On a pu entrer dans l'usine par une brèche.
Le complexe est réellement immense. Alice commençait à devenir plus calme. Dans sa tête, je suis sûre qu'elle pensait sa sœur perdue. Moi, je reste convaincu que les adaptés veulent des femmes. A moins qu'ils n'aient des mœurs bizarres, genre sacrifice. Le gros hic, c'est qu'avant de pénétrer plus avant, le piaf de Mickey a repéré quelque chose au loin. Eddy a regardé avec ses jumelles et nous a dit que ce serait le vieux Ben ! Mais merde, pourquoi il serait là le vieux ?? Ça sentait la grosse merdouille au camp, j'aimais pas ça du tout. On est allé le chercher. Et Théo est arrivé aussi. Et ces saloperies de larves qui remettent ça ! Grah que je hais ce monde grouillant et pullulant ! Quand on va les asperger de produit, elles feront moins les malignes ! Bref, comme il commençait à peler, on a dégoté une masure où passer la nuit et être au sec. La mélasse qu'on trouve dehors doit venir des ruines de l'usine, il y en a plein à l'intérieur de l'enceinte aussi.
Rhaaaaa, mais il a pas fini de gueuler l'autre !! Je devrais peut-être lui trancher la gorge comme à Bronn. Pauvre garçon n'empêche. Simplet, mal formé et au mauvais endroit au mauvais moment. Un peu comme nous quoi. Ouais mais bon, si je le zigouille aussi, je ne donne pas cher de ma peau. Quoique ça pourrait peut-être nous sauver la vie de montrer aux grenouilles qu'on n'aime pas les militaires. Mais ça fait chier. Un groupe aussi bien organisé - en théorie du moins - c'est rare et une putain de chance de revenir à la civilisation.
Le vieux Ben et Théo nous ont appris que notre camp était foutu. Une grosse attaque de pillards aidés de lézards ou manipulant les lézards, ils ne savent pas trop. Impossible de savoir ce qu'est devenu la communauté. Sûrement plusieurs sont morts. Tous peut-être. avec le recul, je me dis maintenant que ce camp bien visible au milieu de tout était peut-être bien le pire coin où on pouvait décider de s'établir. Attaqués par les adaptés grenouille, par des pillards... Bref, une fois à l'intérieur de l'usine, Théo et Eddy sont tombés sur un vieux bougre qui était visiblement un survivant de la communauté dont on avait pris le camp. Apparemment, une armée a établi son camp dans les ruines de l'usine. Tiens tiens, intéressant ça. Pas faire les cons, vu que le premier glandu du coin est dangereux ou taré, ils ne doivent pas valoir mieux. Mais, des soldats, ça veut aussi dire des armes, une logistique, une protection, des vivres...
Le lendemain, on a décidé de faire le tour par le sud et l'est pour éviter de tomber sur les soldats. Tant et si bien que finalement ce sont eux qui sont tombés sur nous. Ils nous ont aisément repérés : tu parles, on marchait sur la muraille. Visibles à des centaines de mètres à la ronde... Mais bon, personne n'avait envie de marcher près du marécage et ses larves. Évidemment, on s'est rendu. Qu'aurait-on pu faire d'autre ? Eux, entraînés, avec des fusils d'assaut, et nous, survivants, tirant le diable par la queue, avec des masses et des couteaux. On aurait dit David et Goliath, ou bien les cowboys et les indiens. Mais la victoire du plus faible sur le plus fort, ça ne marche que dans les livres. Alors on est descendu, on a dû abandonner toutes nos armes... s'ils abiment mon couteau, ça fera du vilain ! Alice tente de planquer une lame dans son dos. Elle s'attend à se faire violer. Malheureusement, je ne peux pas lui donner tort. Les kakis font pas dans la dentelle avec la chair fraiche et ils doivent être sacrément en manque en plus. Autrefois... ah autrefois... maman et papa vous me manquez... Leur chef se présente : lieutenant Mélas. Oh merde, ils ont un brassard rouge ! J'ai comme un mauvais pressentiment. Le vieil ermite nous avait parlé d'esclavagistes bien équipés. J'ai bien l'impression qu'ils viennent de nous capturer. Si c'est vrai, y a pas 50 solutions : faut être utile. Réfléchissons. Bof finalement, je me fais pas trop de soucis pour notre petit groupe : une femme, une bricoleur, un boucher costaud, une mine de connaissances, un éclaireur... Reste Mickey et ses champignons dégueulasses. Ça va pas leur plaire. Sur le chemin de la base, il leur fait peur avec son piaf. Hahaha, les gros caïds n'ont rien dans le ventre ! Il ne leur sera peut-être pas utile à eux, mais si nous on veut se barrer, il sera super utile à nous !!
Je me sens à la croisée des chemins. Après tout, ce ne serait pas la première fois que je changerais de communauté, mais abandonner des compagnons de route est toujours difficile. On arrive dans le camp. En venant, on a vu encore des larves qui trainent. Je suis surpris que les soldats n'aient pas fait le ménage, ça me paraît pas très sécurisé tout ça... Mouais, il y a des soldats en tenue et bien armés, mais il y a aussi des crasseux. Le lieutenant part devant voir ses chefs. Du coup, j'engage la conversation et j'essaie de faire parler un jeunot. Héhé, ça marche, le minot commence à ouvrir son clapet, on va apprendre un peu ce qui nous attend. Bon ben sans grande surprise, esclavage possible, bouffe exclue (MERDE !! ils sont cannibales ! putain de tuile), peut-être incorporation si on est utile. Bon. J'hésite grave quand même, pas envie de bouffer de l'humain. Il raconte un peu la structure de la division. Ça va, ils sont bien structurés, ça me plaît. Il s'appelle Bronn. Brave petit gars ce Bronn. Le vieux Ben commence à fureter partout sur le sol comme il fait quand il est sur une piste. Parfois, on dirait vraiment un vieux clébard en train de chercher le meilleur coin pour lever sa patte et pisser. N'empêche qu'il est effectivement sur un truc : en versant de l'eau salé sur la mélasse (dans laquelle on patauge depuis que les kakis nous ont chopés), celle-ci se rétracte et semble flétrir. Il est trop fort. Avec le sel qu'on a, on pourrait même nettoyer cette usine et peut-être même la faire repartir. C'est cool. On a perdu une communauté et des compagnons, mais on dirait bien qu'on a trouvé quelque chose de beaucoup mieux.
Le lieutenant ressort et nous annonce qu'on va être emprisonnés. Je ne me rappelle même plus du prétexte... Mais bon sang, il regarde avant de tirer cet abruti ? Il vient encore de gâcher deux salves !! Tiens regarde, on fait comme ca : un coup d'oeil rapide, on repère, on revient, on ressort, une seconde plus tard, on aligne, on tire, on touche et on se replanque. Pas compliqué quoi ! Bref, on s'est retrouvés sans rien dans un cabanon verrouillé et déjà occupé par une adaptée grenouille. Jusque là, notre situation était pas rose, mais on pouvait espérer quelque chose de correct pour l'avenir proche.
Le problème, c'est que tout est parti en sucette. Un vent de panique a soufflé dans le camp des militaires. Ils sont venus nous chercher, nous ont rendu nos affaires, nous ont filé des fusils d'assaut avec trois explications bancales pour s'en servir, et tout ça pour repousser une attaque de plusieurs centaines d'hommes grenouilles... Si même eux paniquent, je donne pas cher de notre peau. On se trouve dans une patrouille avec un Adjudant, Bronn et un autre gars. Alice reste enfermée... j'aime pas ca... Mickey essaie de la libérer, et ça manque de finir vilain pour de bon. Impulsif ce garçon, grande âme mais trop impulsif. Il a de la chance que ce soit ce gentil Bronn qui l'ait vu. Je rassure Alice de l'extérieur. C'est un gros mensonge, mais c'est mieux que de l'entendre crier ou pleurer. Mickey retenterait une bêtise.
Bref, on part assurer la sécurité du secteur sud-est apparemment. Et potentiellement, on peut tomber sur des dizaines d’adversaires voire des centaines. Il devient tentant de prendre la poudre d'escampette. Je le lis clairement dans les yeux de Mickey. Mouais, les autres sont bien armés, entraînés, et pour le moment, même si on a des Famas, on n'a pas les cartouches. Tout le monde est très nerveux. En progressant, on passe devant des installations protégées par du sel. Tiens tiens, ils savaient pour l'action du sel sur la mélasse... Alors qu'Eddy part en éclaireur devant avec Mickey, une larve nous tombe dessus et attaque Bronn. Merde ! Je liquide rapidement la bestiole. Bronn hurle de douleur et l'adjudant nous gueule de le faire taire. Il me fait marrer tiens celui-là avec sa discrétion. Si on est pas repéré à des centaines de mètres maitenant ! Ils avaient qu'à nettoyer le secteur les kakis ! Le vieux Ben regarde sa blessure : deux mandibules bien plantés dans la cage thoracique. C'est très mauvais. "Je ne sais pas quoi faire, vraiment, je vois pas ce que je peux faire..." Le désespoir de Ben me fait mal au coeur, mais il n'y a qu'une seule solution. Ce brave Bronn, si gentil si jeune, pas fait pour ce monde. Un coup de couteau rapide lui tranche la gorge. Meurs en paix Bronn, je suis désolé.
"CHEF CHEF PUTAIN KESSEKE TU FOUS PUTAIN CHEF CHEF CHEF IL A TUE BRONN !" Allez ca y est l'autre fou de la gâchette mais qui sait pas s'en servir a rien compris. J'essaie de lui faire comprendre mais il continue de gueuler. J'aurais pas cru pouvoir dire ça un jour, mais c'est une vermine qui m'a sauvé : une larve a attaqué ce crétin à la nuque et il est parti en courant et en criant dans les ruines de l'usine. C'est maintenant l’adjudant qui perd pied... Oh bon sang, si on veut pas tous crever ici, il est temps de le reprendre en main et vite, on a besoin de monde pour vivre !! Je parviens à lui faire reprendre le sens des réalités. La radio ne répond plus, on a deux hommes en moins, c'est maintenant lui qui est seul parmi nous, mais nous sommes tous seuls dans les ruines. Il nous faut plus de monde. On se replie vers une serre qu'on a croisé en venant et où l'élite - d'après eux - tâche de sauver les meubles.
Et c'est dedans qu'on tient l'assaut désormais. Nous sommes en position retranchée, en état de siège. Les grenouilles nous ont repéré, bien sûr et ils sont performants. Apparemment, on se fait attaquer car les kakis braillards ont massacré du monde chez les adaptés. Évidemment, le haut commandement s'est barré dès le début des hostilités. Peut-être n'avons nous pas trop à craindre d'eux si on se fait capturer. Mais en attendant, ils ne savent pas qui nous sommes, ils sont nombreux dehors et ne font pas dans la dentelle. S'ils veulent ma peau, ils ne l'auront pas facilement ! Foi de Marcel !
EDIT : finalement très long résumé lol Ca compensera mon absence de ce vendredi :p