Résumé
Publié : 08 févr. 2020, 11:37
Il pleuvait… De toute façon, dans la région, s’il ne pleuvait pas c’était pour laisser la place à un épais brouillard. Pas qu’Orlan ait été particulièrement ennuyé par la météo d'habitude, pourtant ici, ça avait le don de le mettre de mauvaise humeur. Peut-être était-ce à cause d’Annabelle et d’une remarque désobligeante qu’elle avait encore dut faire. Ça n’aurait pas étonné Orlan : Ce n’était pas vraiment la délicatesse qui étouffait la belle magicienne. Quoi qu’avec lui elle se montrait moins revêche. Ils étaient un bien étrange couple tous les deux, une magicienne et un sorceleur… Pas fait pour être aimer ou aimer, ils s’étaient bien trouvé. Qu’elle le paye pour la protéger et, en vérité, qu’elle l’entretienne en général puisqu’il ne chassait plus le monstre à cause d’elle, influait probablement aussi sur leur relation. Par galanterie donc, ou pour s’éviter un long chemin à l’entendre se plaindre de la boue, il l’avait laisser monter sur son cheval. Ça ne l’avait malheureusement pas empêché de charrier Victor, le médecin qui voyageait avec eux, toute la matinée. Sa voix de crécelle en plus du crin crin perpétuelle du luth de Tanis, le barde, avait amené Orlan à rêver d’un instant de silence. Tanis, d’ailleurs, avait reprocher à la pluie de tomber sur son précieux instrument plus d’une fois. Et, évidemment, Ragnar n’avait certainement pas apaisé les tensions. Les nains n’étaient pas réputés pour leur patience ou leur diplomatie. Était-ce donc vraiment à cause de la pluie si Orlan était de mauvaise humeur ? Rien n’était moins sûr.
Quoi qu’il en soit, il aspirait plus que jamais à un bon lit, un repas chaud et à une chaise solitaire au coin d’un feu lorsque son humeur se dégrada encore : Sur la route, un tronc était couché et, derrière, un vieil humain essayait de le bouger. Ils auraient pu simplement passer à côté, l’ignorer et presser le pas, mais ce n’était pas leur genre. Il aurait juste fallu que Ragnar contienne sa curiosité, mais, bien sûr, il glissa un regard dans la charrette de l’humain. Ce qu’il y cachait devait être illégale car le vieux se retourna pour repousser le nain, et Orlan essaya de l’empêcher. Seulement il avait plus… Et il n’avait pas l’esprit au combat. Il sut avant même d’attraper l’humain que sa position était mauvaise et que s’il y avait lutte, il glisserait, mais c’était trop tard. Comme si le vieux allait se laisser attraper… En un instant Orlan sentit son corps basculer. Sa tête frappa si fort la roche de la route pavée qu’il resta assommé au sol.
À son réveil, l’humain était mort et Victor débâtait déontologie et vengeance avec l’elfe trouvé attaché dans la charrette. Ce n’était pas le problème d’Orlan. Lui ne devait que protéger Annabelle et la nuit approchait déjà. Le danger allait bientôt rôder partout dans la lande. Orlan se permit de le signifier au reste du groupe, mais, comme d’habitude, personne ne lui prêta la moindre oreille. Il détacha donc le pauvre canasson moribond de l’humain pour y percher Annabelle, puis il enfourcha son propre cheval et ils reprirent la route en laissant derrière eux leurs compagnons : Il reviendrait une fois Annabelle en sécurité au village non loin.
Ils tombèrent rapidement sur un panneau puis sur un pauvre petit bourg perdu au milieu de marées nauséabonds. Il laissa là Annabelle, comme prévus, et fit demi-tour. Il croisa Ragnar et Tanis en chemin, qui avait eux aussi abandonné les autres à une discutions qu’il jugeait aussi interminable que stérile. Pourtant, le temps du court échange entre le nain et le sorceleur, Victor et l’elfe les avaient rejoints. Ainsi donc le groupe arriva enfin à leur destination sous une pluie toujours battante. Orlan espérait encore y trouver un peu de calme, mais les ennuis semblaient les suivre à la trace aujourd’hui. Il pensait pourtant ignorer les voix entendu derrière la taverne miteuse… L’elfe n’était pas du même avis. Il se faufila donc discrètement vers l’arrière cours. Las, Orlan soupira avant de le suivre avec Ragnar. Ils trouvèrent là un autre elfe dans une position qu’Orlan aurait pu qualifier d’inconfortable, voir même de clairement désavantageuse. Une troupe d’humain le maintenait au respect et semblait plus vouloir trouver une raison de le frapper, ou de le tuer, que l’interroger. La situation allait dégénérer, c’était certain, au moins parce que l’elfe qu’ils venaient de sauver de la mort aller vouloir intervenir.
- Foutez-lui la paix et cassez-vous. » Ordonna Oran en sortant de sa cache.
S’il avait s’agit de n’importe qu’elle autre sorceleur, les humains auraient probablement sentit le danger de refuser, mais pas avec Orlan. Visiblement lui n’inspirait ni le respect, ni la crainte… Il devait avoir le regard trop doux, ou la voix trop tendre peut-être… Exaspérer, il tira son épée pour être certain de bien se faire comprendre et, par chance, Ragnar parvint à faire entendre raison au humains. Le temps de tourner la tête vers l’elfe pour vérifier son état qu’il avait déjà déguerpit. Orlan rengaina son épée et se dirigea vers l’intérieur de la taverne.
L’endroit était presque aussi répugnant que son tenancier : un homme à face de crapaud dont l’haleine aurait pu tuer un poney. Son alcool devait aussi être coupé au vitriol et ses plats rivalisait avec les plus violents des poisons… Annabelle, pourtant, était d’un stoïcisme certain face à la déchéance qui l’avait menée à devoir dormir dans un taudis pareil. Elle, Tanis et Victor avaient même eut la présence d’esprit de chercher un travail. Bien sûr, la magicienne s’était tout de même gardée la seule chambre disponible et, après plusieurs aller retours et négociations divers pour enfin accepter un contrat, il fut enfin temps du repos. Elle s’engagea donc simplement dans l’escalier.
- Je dois monter avec toi ? » L’interrogea Orlan.
Annabelle ne souffla pas un mot et se retourna pour poursuivre son chemin. Orlan perdit son regard sur le mouvement des hanches de la belle qui ondoyait juste pour lui. Une fois en haut, elle prit le temps de dégager nonchalamment les cheveux de ses épaules sans vraiment le regarder. Il sourit : C’était l’invitation qu’il attendait.
Au matin, Oran était d’humeur massacrante. Outre le bruit des branches frappant sur le fenêtre la nuit durant, tout son corps le grattait affreusement. Il maudit les puces qui avait trouvé refuge dans le lit où ils avaient dormi avec Annabelle. Elle dormait encore, ou feignait de le faire plus certainement. Il profita donc d’un de ces rares moments où elle semblait aussi belle que douce. Finalement, il se leva pour aller enfiler son pantalon.
- Tu descends déjà ? » Murmura-t-elle sans ouvrir les yeux.
- Hum… Oui. Prépare-toi vite. Il est temps de partir.
Elle obtempéra.
En bas, le groupe semblait presque avoir mieux dormit à même les planches qu’Orlan sur son lit. La plupart d’entre eux attendaient déjà le départ. Orlan jeta un regard dehors. Il ne pleuvait plus. Orlan sourit sans joie, lugubre. À la place de la pluie, un épais brouillard s’était levé, tout aussi maussade.
Quoi qu’il en soit, il aspirait plus que jamais à un bon lit, un repas chaud et à une chaise solitaire au coin d’un feu lorsque son humeur se dégrada encore : Sur la route, un tronc était couché et, derrière, un vieil humain essayait de le bouger. Ils auraient pu simplement passer à côté, l’ignorer et presser le pas, mais ce n’était pas leur genre. Il aurait juste fallu que Ragnar contienne sa curiosité, mais, bien sûr, il glissa un regard dans la charrette de l’humain. Ce qu’il y cachait devait être illégale car le vieux se retourna pour repousser le nain, et Orlan essaya de l’empêcher. Seulement il avait plus… Et il n’avait pas l’esprit au combat. Il sut avant même d’attraper l’humain que sa position était mauvaise et que s’il y avait lutte, il glisserait, mais c’était trop tard. Comme si le vieux allait se laisser attraper… En un instant Orlan sentit son corps basculer. Sa tête frappa si fort la roche de la route pavée qu’il resta assommé au sol.
À son réveil, l’humain était mort et Victor débâtait déontologie et vengeance avec l’elfe trouvé attaché dans la charrette. Ce n’était pas le problème d’Orlan. Lui ne devait que protéger Annabelle et la nuit approchait déjà. Le danger allait bientôt rôder partout dans la lande. Orlan se permit de le signifier au reste du groupe, mais, comme d’habitude, personne ne lui prêta la moindre oreille. Il détacha donc le pauvre canasson moribond de l’humain pour y percher Annabelle, puis il enfourcha son propre cheval et ils reprirent la route en laissant derrière eux leurs compagnons : Il reviendrait une fois Annabelle en sécurité au village non loin.
Ils tombèrent rapidement sur un panneau puis sur un pauvre petit bourg perdu au milieu de marées nauséabonds. Il laissa là Annabelle, comme prévus, et fit demi-tour. Il croisa Ragnar et Tanis en chemin, qui avait eux aussi abandonné les autres à une discutions qu’il jugeait aussi interminable que stérile. Pourtant, le temps du court échange entre le nain et le sorceleur, Victor et l’elfe les avaient rejoints. Ainsi donc le groupe arriva enfin à leur destination sous une pluie toujours battante. Orlan espérait encore y trouver un peu de calme, mais les ennuis semblaient les suivre à la trace aujourd’hui. Il pensait pourtant ignorer les voix entendu derrière la taverne miteuse… L’elfe n’était pas du même avis. Il se faufila donc discrètement vers l’arrière cours. Las, Orlan soupira avant de le suivre avec Ragnar. Ils trouvèrent là un autre elfe dans une position qu’Orlan aurait pu qualifier d’inconfortable, voir même de clairement désavantageuse. Une troupe d’humain le maintenait au respect et semblait plus vouloir trouver une raison de le frapper, ou de le tuer, que l’interroger. La situation allait dégénérer, c’était certain, au moins parce que l’elfe qu’ils venaient de sauver de la mort aller vouloir intervenir.
- Foutez-lui la paix et cassez-vous. » Ordonna Oran en sortant de sa cache.
S’il avait s’agit de n’importe qu’elle autre sorceleur, les humains auraient probablement sentit le danger de refuser, mais pas avec Orlan. Visiblement lui n’inspirait ni le respect, ni la crainte… Il devait avoir le regard trop doux, ou la voix trop tendre peut-être… Exaspérer, il tira son épée pour être certain de bien se faire comprendre et, par chance, Ragnar parvint à faire entendre raison au humains. Le temps de tourner la tête vers l’elfe pour vérifier son état qu’il avait déjà déguerpit. Orlan rengaina son épée et se dirigea vers l’intérieur de la taverne.
L’endroit était presque aussi répugnant que son tenancier : un homme à face de crapaud dont l’haleine aurait pu tuer un poney. Son alcool devait aussi être coupé au vitriol et ses plats rivalisait avec les plus violents des poisons… Annabelle, pourtant, était d’un stoïcisme certain face à la déchéance qui l’avait menée à devoir dormir dans un taudis pareil. Elle, Tanis et Victor avaient même eut la présence d’esprit de chercher un travail. Bien sûr, la magicienne s’était tout de même gardée la seule chambre disponible et, après plusieurs aller retours et négociations divers pour enfin accepter un contrat, il fut enfin temps du repos. Elle s’engagea donc simplement dans l’escalier.
- Je dois monter avec toi ? » L’interrogea Orlan.
Annabelle ne souffla pas un mot et se retourna pour poursuivre son chemin. Orlan perdit son regard sur le mouvement des hanches de la belle qui ondoyait juste pour lui. Une fois en haut, elle prit le temps de dégager nonchalamment les cheveux de ses épaules sans vraiment le regarder. Il sourit : C’était l’invitation qu’il attendait.
Au matin, Oran était d’humeur massacrante. Outre le bruit des branches frappant sur le fenêtre la nuit durant, tout son corps le grattait affreusement. Il maudit les puces qui avait trouvé refuge dans le lit où ils avaient dormi avec Annabelle. Elle dormait encore, ou feignait de le faire plus certainement. Il profita donc d’un de ces rares moments où elle semblait aussi belle que douce. Finalement, il se leva pour aller enfiler son pantalon.
- Tu descends déjà ? » Murmura-t-elle sans ouvrir les yeux.
- Hum… Oui. Prépare-toi vite. Il est temps de partir.
Elle obtempéra.
En bas, le groupe semblait presque avoir mieux dormit à même les planches qu’Orlan sur son lit. La plupart d’entre eux attendaient déjà le départ. Orlan jeta un regard dehors. Il ne pleuvait plus. Orlan sourit sans joie, lugubre. À la place de la pluie, un épais brouillard s’était levé, tout aussi maussade.