Découverte du 6ème Monde

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Découverte du 6ème Monde

09 oct. 2018, 11:00

Quelques posts "background" qui peuvent vous donner du grain à moudre ou tout simplement pour s'immerger dans l'univers du jeu.

Commençons par le volet économique.

La Route de la servitude
// Posté par : FailedSystem. //
Coucou, je suis FailedSystem, et je vais vous expliquer comment vous vous êtes fait baiser par les corpos. Écoutez et lisez bien mes petits lapins, ça vous aidera dans la vie.

<<< Arrête, tu fais peur. o_o’’ >>>
- AnarRator.

Commençons en 1970. Nous sommes à l’époque des merveilleuses Trente Glorieuses. Les gens sortent de la guerre, ils sont heureux : ils ont le plein-emploi, ils sont soignés gratuitement, ils peuvent acheter ce qu’ils veulent, et les entreprises (c’est ainsi qu’on nommait les corporations à cette époque, les enfants) fermaient leurs gueules parce que si l’État disait un truc, il le disait ; fin de la discussion, sonnez hautbois, résonnez musettes. Certes, il y avait des patrons, mais ceux-ci ne décidaient pas de mener des guerres personnelles pour s’assurer du contrôle d’un marché. L’État, je ne l’ai jamais aimé, car il était à la solde des bourgeois, mais à l’époque, il faisait pas (trop) de mal aux honnêtes gens.
En termes de structures économiques, à l’époque, les multinationales (ce qu’aujourd’hui on appelle corporations A, AA et AAA) représentaient à peine 8 % de l’économie mondiale, pour 10 000 entreprises. Que va-t-il se passer entre temps ? La crise économique, qui a remis en cause le keynésianisme et l’interventionnisme étatique. Or, si une crise survient, le modèle est nécessairement à jeter. Et c’est ainsi que la Révolution conservatrice survint.
Au Royaume-Uni, Margaret Thatcher ; aux États-Unis, Ronald Reagan ; au Canada, Brian Mulroney ; et au Japon, Yasuhiro Nakasone. Les entreprises sont des petits êtres fragiles : il faut les choyer, car ils apportent bonheur et prospérité aux gens. Leur argent, lorsqu’il est pris par l’État, est dépensé de la plus mauvaise façon ; s’il est conservé, il est redistribué aux gentils employés. Le gouvernement, en plus, fait n’importe quoi avec l’argent. Comme disait Reagan : « le gouvernement n’est pas une solution, mais une partie du problème ».

<<< Sûr qu’on a gagné au change… >>>
- H&S.

<<< Il demeure que ces présupposés économiques sont désormais largement partagés et assimilés dans le monde, à l’exception de quelques pays aux contextes très particuliers (je pense à la France, par exemple). Tout est plus ou moins privatisé, et le secteur public est quasiment inexistant, sauf à l’exception d’aides sociales dans certains pays européens. Et, de toute façon, les statuts garantis aux mégacorporations interdisent nombre de prélèvements fiscaux ; du coup, il est impossible de retourner en arrière, à des nations qui pratiquaient (grand Dieu !) jusqu’à 35 % de prélèvements obligatoires. Et puis bon, les corporations font le même boulot que le public, en moins cher : il faut juste vivre dans le bon quartier et avoir une bonne assurance à jour pour bénéficier de leurs services. >>>
- Under Fire.

<<< Le pire n’est pas que ces préceptes soient assimilés. C’est qu’ils soient fondamentalement faux et que personne ne s’en inquiète. La théorie du ruissellement des richesses ou de la croyance en l’efficacité de la gestion privée des services publics ont été démontés à maints fois, et le sont par les quelques économistes un tant soit peu crédibles qui existent encore. Elles n’ont pas de validation empirique. Pourtant, on y a foi. Faites-le remarquer à un économiste et il vous répondra cette citation de Robert Lucas (un « prix Nobel » d’économie), que j’ai mainte fois entendue : « La recherche du réalisme d’un modèle économique pervertit son utilité potentielle pour penser la réalité ». Autrement dit : si vous soutenez que la Terre est plate et que cela est contesté, vous pouvez affirmer que votre théorie sert quand même à comprendre le monde… >>>
- Oliver Tweet.

En quelques années, les corporations se sont enrichies, les lois anti-concentration ont été partiellement démantelées, la finance dérégulée et l’État s’est désengagée du secteur public. Malgré quelques tentatives, louables, pour inverser la vapeur (Michael Dukakis, élu en 1988 comme Président des États-Unis, tenta par exemple de revenir sous de nombreuses législations de l’ère reaganienne), les années 1990 furent dans ces pays l’occasion de privatisations massives, poursuivies notamment par John Major au Royaume-Uni, Jeffrey Lynch aux États-Unis ou encore le premier ministre japonais Kiichi Hokasawa continuèrent de telles politiques. Ces politiques furent plus encore amplifiées par la chute du communisme en 1989 et la « thérapie du choc » appliquée à ces pays pour leur faire connaître le « libéralisme ». Les droits de ces bonnes corporations furent augmentés en conséquence.
Et bien que des gens s’insurgèrent contre la montée en puissance des corporations, les juges allèrent bientôt plus loin que les gouvernements eux-mêmes en matière de droits accordés aux corporations. Dans la décision Seretech Corporation v. United States of America (1999), la Cour suprême ouvrit le droit aux corporations d’utiliser la force armée pour défendre leurs biens et leur activité économique ; dans Nuclear Regulatory Commission v. Shiawase Corporation (2000), elle adopta une interprétation particulièrement resserrée de la Commerce Clause de la Constitution, opérant un revirement de jurisprudence important sur Wickard v. Filburn (1942) ; et surtout enfin elle rendit Shiawase Corporation v. Nuclear Regulatory Commission (2001), qui donna pour la première fois au monde l’extraterritorialité à une corporation. Et bientôt dans le monde, des décisions similaires furent rendues, lorsqu’on n’adopta pas de lois pour le permettre la « compétitivité des corporations nationales ».
À l’époque, les futures corporations étaient déjà en germination : les cinq cents premières corporations mondiales représentaient à elles seules 11, 2 % de l’économie mondiale. Ces corporations, auparavant très nombreuses, ont fusionné pour faire des économies d’échelle et conquérir de nouveaux marchés. Dans une surenchère, leurs concurrents faisaient de même. C’est ce qu’on a appelé la concentration horizontale, leur permettant d’obtenir un pouvoir important. Et ainsi, le ver était dans le fruit.

<<< Ironiquement, si l’Administration Lynch s’est opposé à un mouvement qu’il avait lui-même enclenché, les juges nommés par Lynch furent les grands responsables du boxon où nous sommes. Quatre juges furent ainsi nommés par Lynch entre 1992 et 1997 : Terence Ordell en 1992 comme Président de la Cour suprême, Clarissa Novelli en 1993, James E. Warner en 1994 et William Wilson Rogers en 1996. Ces juges, avec le juge David Garett nommé en 1986 par Reagan (et Antonin Scalia pour la décision Nuclear Regulatory Commission v. Shiawase Corporation, mais seulement pour elle), furent les artisans de ces décisions. Elles validèrent plus ou moins la politique économique décidée depuis vingt ans et la hausse du pouvoir des corporations.>>>
- Kay St. Irregular.

<<< Je ne pense pas que ces décisions aient tant l’importance qu’on leur donne. Si les décisions avaient été différentes, quelqu’un croit vraiment que les corpos auraient démantelé les armées qu’elles avaient commencé à construire et commencé à replacer leurs destinées entre les mains des autorités étatiques ? Non, elles auraient juste refusés de reconnaître l’autorité de la Cour suprême puis auraient continué de faire ce qui leur plaisait. >>>
- Snopes.

<<< Il n’est pas négligeable, cependant, qu’une décision inverse aurait probablement sifflé la fin de la récréation. Les corpos étaient assez faibles à l’époque, ou plutôt, pas encore aptes à se mesurer à des États. Surtout qu’il y avait pas mal d’États, comme la France ou les pays scandinaves, qui disposaient encore de capacités importantes pour s’opposer aux velléités des corpos. Même les États-Unis, après le programme Lynch, auraient pu montrer les crocs et faire rentrer dans le rang Seretech ou Shiawase. Je pense que c’est ici la plus grosse erreur des gouvernements au tournant des années 2000. >>>
- Eagle-under-the-Moon.

<<< Petit aparté juridique : les décisions citées sont fondées et ne sont pas sorties du chapeau des juges. Elles sont très contestables par leurs conséquences (j’ai joint en fichier la conclusion de l’opinion dissidente de Sessenbrunner sur la décision Seretech Corporation v. United States, rejoint par Scalia et Stevens), mais dans un cadre strict de droit, elles correspondent à une interprétation restrictive de la Commerce Clause de la Constitution des anciens États-Unis, à un élargissement de la due process clause, à une conception étendue du droit de propriété et à une interprétation restrictive des pouvoirs du gouvernement fédéral. Tout est cohérent, tant que vous ne pensez pas aux conséquences à long terme et que vous avez une interprétation restrictive. En fait, les juges ont considéré que les corporations étaient peu ou prou assimilables à des personnes individuelles, tant dans leurs manières d’agir que leurs droits et libertés. >>>
- Mr. Harlan.
// Transfert d’un fichier du client ShadowSea. //
Conclusion de l’opinion dissidente du juge Archibald Sessenbrunner, joint par les juges Antonin Scalia et John Paul Stevens, sur l’affaire Seretech Corporation v. United States of America.
En décidant dans cette affaire à travers la lentille de l’instantané et en se focalisant seulement sur le droit de Seretech à conduire ses propres affaires, nous risquons de manquer gravement d’une approche plus globale, et d’omettre les probables effets, puissants et négatifs, que cette décision pourrait avoir dans les années à venir.
Les démocraties sont fondées sur l’idée que la force doit être une option de dernier recours et doit être appliqué seulement de manière équitable et impartiale. Les corporations, de par leur nature, ne sauraient être impartiales. Elles sont conçues pour surveiller et imposer leurs propres intérêts, et non pas l’intérêt général. En leur accordant le droit d’utiliser la force meurtrière, nous faisons le premier pas d’un retour vers l’idéal féodal de la force faisant droit.
Certains se plaindront du caractère alarmiste de cette position, estimant que, comme dans l’affaire actuellement devant la Cour, les corporations ne souhaiteront utiliser seulement ce pouvoir pour défendre leur droit à conduire leurs affaires. Cette position, cependant, néglige le corolaire attaché à cette idée, qui est que les corporations utiliseront ce droit pour surtout conduire leurs affaires comme elles l’entendent. Dans l’affaire présente, Seretech a eu besoin de faire circuler ses véhicules en dehors et en dedans de New York City sans qu’ils ne soient assaillis par une foule en colère, et ici leur cause apparaît justement comme sympathique. Mais en accordant aux corporations le droit de maintenir une armée sans poser des règles bien définies pour l’usage de la force, nous ouvrons une boîte de Pandore qui permettra aux corporations de déployer leurs armées de toutes les manières imaginables. Et si l’histoire nous a appris quelque chose, c’est qu’aussitôt qu’un droit ou une liberté précise est donnée sur un peuple, il y a inévitablement et immédiatement ceux qui poussent ce droit ou cette liberté à ses limites les plus extrêmes.
Lorsque nous donnons aux corporations les mêmes droits que les nations, nous ne pouvons attendre d’elles qu’elles se comportent comme les nations. Aucune nation n’a été parfaite dans ses décisions lorsqu’elle a dû utiliser la force ; alors comment les corporations ne seraient-elles pas plus imparfaites ?
// Fin du transfert. //
Alors que le secteur public s’est progressivement réduit à peau de chagrin, la concentration horizontale se poursuivait. Mais, pour une corporation, la concentration horizontale est bonne pour conquérir de marchés… mais pour affirmer sa position et agrandir son indépendance, ça n’est pas suffisant. Non, non et non. Pour cela, il faut contrôler la chaine de production de A à Z. Et c’est ainsi qu’un phénomène de concentration vertical est apparu : Shiawase, au départ, était dans la sidérurgie et la chimie. Désormais, ils feront de l’énergie. Des composites. Des satellites pour alimenter le Japon en énergie solaire… Et ainsi de suite. Et si la première corporation extraterritoriale le faisait, pourquoi ne pas tous le faire ? BMW, ORO, JRJ International… Et puis, d’autres suivirent.

<<< Ce phénomène est dû purement à la dérégulation de la concurrence. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser au premier abord, l’absence de régulation de la concurrence a mené non pas à une entente généralisée entre corporations mais à une compétition féroce. Ces gens ne veulent pas partager, mais conquérir de nouvelles parts de marché. Et pour conquérir des parts de marché, il faut s’assurer de fournisseurs stables et d’économies d’échelles, qui justement sont fournies par la concentration verticale comme horizontale. En outre, tout achat permet d’obtenir les parts de marché de la corporation rachetée. C’est un cercle vertueux (ou vicieux, ca dépend du point de vue). >>>
- Mr. Bonds.

En deux décennies, tandis que les services publics étaient démantelés, les cinq cents premières corporations mondiales représentaient désormais 20, 6 % de l’économie mondiale. En outre, le nombre de multinationales, qui était à peu près de 15 000 en 2000, s’était établi à 8 500 vingt ans plus tard. La concentration était lancée, mais elle n’allait pas se terminer là. Le phénomène s’est amplifié après le passage, souvent définitif dans les années 2020 et 2030, de pans régaliens dans le domaine privé : renseignement, transports publics, système de santé… Tout fut plus ou moins privatisé. Pendant ce temps, des corpos tels les bouffeurs de donuts de la Lone Star sont nées pour remplir le vide et profiter des gras contrats publics.

<<< Voici mon tour d’aller de mon commentaire, surtout puisqu’on parle de démantèlement des services publics. Comme vous le savez, je suis un ancien des flics de Seattle, à l’époque où porter un badge pouvait vous rendre fier et signifiait que vous bossiez pour le bien public. J’ai connu le Seattle Police Department, j’avais trente ans à l’époque, et j’ai participé aux grèves (pour ceux qui cherchent bien, ils peuvent me retrouver parmi les actualités de l’époque). Pour faire simple : fin 2022, des émeutes raciales se produisaient, opposant d’un côté humains soucieux de la « pureté », et de l’autre les métahumains. Avec nous, les flics, au milieu. Tout cela dans un contexte d’explosion de la criminalité suite à l’arrivée de centaines de milliers de réfugiés suite au Traité de Denver. Tous ces problèmes, le gouverneur Lindstorm (aujourd’hui fêté comme un héros) n’en avait rien à foutre et a préféré dépenser les deniers publics à aider les corpos à s’installer, plutôt que d’investir du pognon dans la police et d’aider tous ces gens qui avaient perdu leur vie en l’abandonnant aux Amérindiens. En février 2023, on en a eu marre. On s’est mis en grève, pour demander des moyens, mais aussi que le gouverneur Lindstorm bouge son gros cul. Sauf que ce dernier, soutenu par les corpos, une motion du Congrès de Seattle et une série de décisions judiciaires, licencia les flics en grève, démantela le SPD, et confia le contrat à la Lone en se félicitant des économies faites et de l’efficacité des flics-à-louer de la Lone. >>>
- SPD.

<<< Il faut savoir que la Lone n’a rien « d’efficace ». La Lone est une corporation, et elle cherche le profit (ça peut paraître tautologique, mais le rappel est important). Faire honnêtement le travail des flics de l’ancien temps, ou agir comme en France, en Suède ou en Finlande (je pense à ces trois États, qui sont des exemples de non-privatisation partielle ou totale des services de police), lui est totalement impossible. Enquêter sur un vol, par exemple, peut être très long : il faut regarder plein de caméras, il faut démarcher les témoins, remonter des pistes… et si c’est long, ça coûtera cher. Car même si vous vous foutez du temps passé à résoudre l’affaire, un mec peut être immobilisé des jours sur cette enquête, et ne bossera pas à autre chose.
Du coup, la Lone (mais toutes les corpos bossant dans la sécurité, dans une plus ou moins grande mesure) se concentre sur les grosses affaires (les meurtres, notamment, ainsi que les disparitions inquiétantes et les braquages), en raison de leur caractère médiatique, mais aussi les affaires dans les quartiers riches (ces gens paient leurs impôts pour financer votre corpo, il ne faudrait pas les décevoir), et plus globalement les infractions qui ne nécessitent pas d’enquêtes et entraînent un taux d’élucidation important. Si les flics s’intéressent tant aux stationnements fautifs, aux excès de vitesse, aux agressions dans les lieux publics et aux consommateurs de drogues, c’est parce ça ne nécessite pas d’enquête et que toute infraction constatée est automatiquement élucidée. Pour le reste, soit c’est délégué à des drones, soit on s’en fout. Et lorsqu’on s’en fout, généralement on s’abstient de constater le délit : parce que voyez-vous ma bonne dame, ça ferait mal aux statistiques.
>>>
- Mad Man.

<<< Ce qui conduit la Lone Star à ignorer un certain nombre de délits et de crimes. Les viols et les délits sexuels sont rarement poursuivis : trop complexe, trop long. On hoche la tête en prenant votre plainte, mais mis à part si vous êtes riches ou que vous venez des beaux quartiers, tout le monde s’en foutra. Pareil pour les agressions racistes, qui ne sont généralement pas réalisées en public, et pour lesquels la Lone ne se donne souvent pas la peine d’enquêter. >>>
- Fatima.

<<< Dormez tranquille citoyens ! La police veille sur vous. >>>
- Slamm-0!

<<< Rajoutons un dernier point : la Lone Star (comme Knight Errant, Tyr, NYPD Inc et j’en passe) ne fait pas uniquement son chiffre d’affaire par les contrats de sécurité publique, au niveau national comme municipal. Elle le fait parce qu’elle assure également la sécurité privée pour de nombreux citoyens insatisfaits du simple contrat public, ainsi que par ses contrats dans la sécurité corporatiste. En effet, si vous êtes une corporation avec le besoin de protéger vos locaux, pourquoi ne pas faire appel à la police en la payant ? Au moindre problème, les deux sont les mêmes, et les forces de police se mobiliseront pour aider leurs petits camarades. Autre corolaire : les policiers ferment très facilement les yeux sur les délits commis par leurs clients. La Lone Star génère ainsi sur Seattle une quantité quasiment égale d’argent avec les contrats des personnes privées, avec des corporations ou certains établissements ayant besoin de gros bras. >>>
- Errant Knight.

La formation de la Cour corporatiste, fut suivie par les gentils Accords de reconnaissance commerciale en 2043. Et à partir de ce moment, puisque (presque) tout le monde les signa, les corpos se lancèrent à l’assaut du monde. De 8 500 corporations en 2020, en 2050, elles n’étaient plus que 3 000. Dans le même temps, un autre phénomène est apparu : la diminution de la part purement nationale des activités économiques. En 2040, elle était encore de 38, 2 % de l’économie mondiale, mais la signature des Accords allaient permettre de nombreux rachats pour les corpos, afin qu’elles étendent leurs tentacules gluantes sur l’économie de chaque nation.
La question que tout le monde se pose : où en sommes-nous ?
Car, actuellement, la Cour corporatiste recense une centaine de mégacorporations (jouissant d’une extraterritorialité automatique, donc), en plus d’environ 1000 corporations A (soit environ 500 de moins qu’avant le Crash). Selon l’Organisation des Nations Unies et la Cour corporatiste, voilà comment se répartissent l’économie mondiale :

Catégories. Part dans l’économie mondiale.
Mégacorporations AAA. 12, 6 %.
Mégacorporations AA. 52, 1 %.
Corporations A. 22, 9 %.
Corporations nationales. 12, 4 %.

<<< Notez que ces statistiques ne prennent pas en compte l’économie parallèle, celle du crime organisée, du travail au noir et de la contrebande – et aussi des gens comme les shadowrunners. Il représenterait 21 % du Produit Intérieur Brut mondial, une somme considérable, mais qui n’intéresse pas vraiment les hommes politiques et les corporations. Après tout, cette économie souterraine permet aux corporations de frauder et d’écouler certains stocks, donc… >>>
- Mr. Bonds.

Voilà. Et sachez qu’environ la moitié de cette activité économique va dans les poches des corpos, engraissant les porcs qui pensent être les bienfaiteurs de ce monde. Alors quoi dire d’autre ?
Je sais.
Bienvenue omae dans l’économie du Sixième Monde.
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Re: Découverte du 6ème Monde

09 oct. 2018, 11:16

Les Accords de reconnaissance commerciale.
// Posté par : Mr. Harlan. //
Dans le cadre de cette compilation, je fais un rapide rappel sur les Accords de reconnaissance commerciale, notamment leur implication juridique et les réactions suscitées par ceux-ci.
Au fond : ce que contiennent les Accords de reconnaissance commerciale.

Les Accords de reconnaissance commerciale (Business Recognition Accords) ont été publié le 13 mars 2042 par la Cour corporatiste, et devaient prendre effet à partir du 1er janvier 2043 (ou, pour ceux qui n’auraient pas signé en 2043 ces Accords, l’année suivant leur ratification). La Cour corporatiste, dont l’influence n’était plus niable, souhaitait entériner tant sa puissance que les règles qu’elle avait décidée. En somme, ces Accords portaient sur cinq points essentiels : l’autorité de la Cour corporatiste, la compétence de la Cour corporatiste, la reconnaissance de prérogatives de puissance publique à la Cour, la classification des corporations et enfin les droits reconnus aux corporations.

<<< Quand Mr. Harlan dit que l’influence de la Cour n’était plus niable, cela signifiait qu’environ un tiers des pays dans le monde reconnaissaient son autorité par le biais d’accords bilatéraux, et qu’un autre bon tiers avaient des relations avec elle. Il s’agissait ici de faire du ménage dans ces accords et d’unifier toutes les normes applicables, tout en étendant la juridiction de la Cour. C’était un moyen in fine de forcer États comme corporations à reconnaître sa puissance. >>>
- AnarRator.

Premier point : l’autorité de la Cour corporatiste. Celle-ci est reconnue par les États signataires ainsi que l’intégralité des corporations existantes. Elle rend des décisions, décisions qui peuvent être soit des arrêts (les arrêts sont des décisions rendues en matière contentieuse, par exemple lorsqu’Ares veut attaquer Monobe) et les mandats (qui octroient un droit à une corporation). L’ensemble de ces décisions acquièrent normalement autorité absolue de la chose jugée : cela signifie que celui dont le droit est reconnu par le jugement peut se prévaloir des choses décidées par le jugement, envers n’importe quelle personne, et que l’affaire ne peut être rejugée.

<<< L’autorité absolue de la chose jugée des décisions de la Cour n’est pas un principe appliqué absolument : la Cour a retenu des hypothèses où elle ne s’applique pas aux tiers et seulement aux parties présentes. Ce système est notamment utilisé pour ménager les intérêts de certaines mégacorporations (politique corporatiste oblige). >>>
- Mr. Bonds.

Deuxième point : la compétence de la Cour corporatiste. Celle-ci est reconnue dans cinq types d’affaires : la décision de classification des corporations ; les différents entre mégacorporations (corporations de rang AA ou AAA) ; les différents entre une mégacorporation et un État ; les différents entre une mégacorporation et une organisation internationale ; les différents entre une mégacorporation et une corporation de rang A. La Cour a juridiction obligatoire, c’est-à-dire qu’aucune autre juridiction ne peut juger ces affaires. Cela permet aux corporations de gérer « selon leurs règles » l’économie mondiale, et il s’agit de l’instrument-clé de leur domination.

<<< Notez que si un litige oppose au pénal un citoyen corpo et un État, celui-ci doit demander poliment l’autorisation à la corpo. Et si elle le refuse, il faut un jugement de la Cour corporatiste. Évidemment, les corpos vont souvent répondre à la demande des autorités (de mauvaise grâce, d’ailleurs), histoire de donner le change, surtout si l’infraction est mineure, que les preuves sont flagrantes ou que l’employé n’a aucune valeur. Mais par contre, si les flics manquent de preuves ou que l’employé a une grande valeur, croyez-moi, ça ira jusque devant la Cour corporatiste. Vu que le jeu ne se joue rarement à armes égales, l’État va renoncer à de telles poursuites, parce qu’elles sont coûteuses et disposent d’un résultat très aléatoire. Un bel exemple de la « justice » de la Cour corporatiste. >>>
- Under Fire.

Troisième point : les décisions ont force obligatoire (ils s’appliquent aux parties, quel que soit le résultat). À ces fins, la Cour corporatiste peut ordonner toute mesure à l’égard d’une corporation ou d’un État-partie aux Accords de reconnaissance commerciale. Puisque ces mesures sont laissées à la discrétion de la Cour, cela va de l’amende à l’Ordre Omega, qui laisse toute liberté aux mégacoporations d’agir contre une autre corporation ou une personne. Notamment, il est permis à la Cour de lever des garanties reconnues aux mégacorporations, comme l’extraterritorialité, ou de demander à un État de procéder à la saisie de biens corporatistes pour payer l’amende demandée.

<<< L’Ordre Omega, pour ceux qui ne connaîtraient pas, revient à prononcer la peine de mort contre une corporation ou une personne. Toute corporation reçoit le droit de s’en prendre par tous les moyens aux actifs (y compris le personnel) de la corporation-cible. Le premier « Ordre Omega » mentionné comme tel fut délivré contre Aztechnology, afin de la punir de sa décision de nationaliser toutes les corporations en 2046. C’est ce qui a mené à l’opération Reciprocity en 2048, où les corporations ont balancé la sauce sur la base militaire d’AZT à Ensenada et l’ont forcé à revenir à la table des négociations. Un mandat semblable fut décerné cependant en 2042, comme la mégacorporation QZE Corporation, un géant israélien qui s’était lancé dans une guerre corporatiste avec Yamatetsu. >>>
- Facet.

<<< Outch. >>>
- Lil Jay.

Quatrième point : la classification des corporations. La Cour corporatiste établit ici son classement : mégacorporations AAA (celles qui siègent à la Cour corporatiste), mégacorporations AA (qui bénéficient de l’extraterritorialité) et corporations A (simples multinationales). Le reste est considéré de facto comme des corporations nationales, relevant principalement du droit interne. Il faut savoir quelque chose d’essentiel : même si les corporations A sont classées par la Cour corporatiste, leurs affaires sont connues par les juridictions nationales. Deux explications à cela : il s’agit d’éviter l’encombrement de la Cour ; et ensuite, d’établir une juridiction favorable aux grands acteurs économiques.

<<< Comme je l’ai dit, on estime le nombre de corporations A à 500. Lorsque les Accords furent signés, elles étaient bien plus nombreuses. Si les corporations A avaient eu accès à la Cour, les juges auraient perdu leur rôle politique pour traiter toute sorte d’affaire. C’est aussi à ce titre que les Accords ne se préoccupent pas des litiges concernant des contrats conclus entre des personnes publiques non-Étatiques ou avec des personnes individuelles. Puis, ça a un autre avantage : en réservant aux corporations extraterritoriales le droit d’avoir accès à la Cour corporatiste, ça favorise celle-ci et donc leur concentration.
- Failed System.
>>>

<<< Le fait que la Cour corporatiste décide qui a ou non l’extraterritorialité (même s’il existe des nations accordant l’extraterritorialité à une corporation A sur leur territoire) a une conséquence importante. Cela fait des mégacorporations un club exclusif, où ne rentre que ceux que souhaite voir entrer la Cour corporatiste, selon que la corporation peut faire avancer les intérêts de tout le monde. L’obtention d’un tel statut pour Singapour ou Pueblo Corporation a permis à la Cour d’obtenir l’application totale (Singapour) ou modifiée (Conseil corporatif pueblo) des Accords, donc par ricochet de faire avancer les intérêts de toutes les mégacorporations. Parfois, c’est plus subtil : la transformation de Bank of Bengal and Calcutta et Regency-MegaMedia en mégacorporations AA, par exemple, visait à accroître l’influence des mégacorporations là-bas en trouvant de nouveaux relais corporatistes. >>>
- Haze.

Cinquième et dernier point : les droits reconnus par les États signataires. Ils confèrent évidemment l’extraterritorialité aux mégacorporations, qui permet à celles-ci (et par extension, leurs employés) de ne pas être soumis à la juridiction locale, mais pas seulement. Des dispositions sont également présentes sur la taxation des mégacorporations par les États-parties, sur les droits de douane et la circulation des marchandises, sur la propriété intellectuelle, sur les contrats de vente internationaux, sur le secret des affaires, sur l’espionnage industriel, sur les subventions étatiques ou encore les relations étatiques. En somme, les États s’engagent à considérer que les mégacorporations possèdent ces droits et que le droit interne pertinent est supplanté par les dispositions prévues par les Accords. En somme, tout le droit antérieur de l’Organisation des Nations Unies a été passé à la moulinette de l’extraterritorialité, ce qui permet de favoriser un cadre économique stable… Mais surtout de conserver le pouvoir des mégacorporations à dicter leurs conditions.

<<< « Relations étatiques » ? >>>
- Nephrine.

<<< Les mégacorporations se voient reconnaître le droit de nouer des traités, d’avoir des représentants auprès des États ou même d’autres mégacorporations et de siéger dans les organisations internationales, selon les mêmes bases que les États (régis par les conventions de Vienne de 1961, 1963, 1969 et 1975). C’est plus ou moins la reconnaissance implicite que les mégacorporations sont des États. >>>
- Il Principe.

<<< Le plus drôle, c’est qu’en voyant ce que sont devenues les mégas, c'est que ce sont désormais des États : elles ont une administration, une monnaie, un droit applicable et des troupes. La Big A entretient par exemple autant de troupes que l’armée aztlan. Et ils font chez eux ce qu’ils veulent. Je suis sûr que beaucoup d’entre vous ignorent que les mégas ont autorisé l’usage de certaines drogues et emploient des prostituées pour satisfaire les désirs de leurs esclaves. Exemple cynique : Ares, la plus « américaine » des mégas, entretient un service de « prestataires de compagnie », alors même que la prostitution est interdite dans la quasi-totalité des juridictions UCASiennes et CASiennes. >>>
- AnarRator.

Dans les faits : ceux qui appliquent les Accords de reconnaissance commerciale.
Depuis leur entrée en vigueur le 1er janvier 2043, les Accords ont été signés par majorité des nations présentes à l’Organisation des Nations Unies. Toutefois, outre les irréductibles qui les refusent (encore et toujours), certaines nations ont signé des versions aménagées (principalement pour soumettre l’installation d’une mégacorporation à autorisation, limiter leur installation à certaines zones, ou restreindre certains droits des mégacorporations). Je me permets donc de mettre ici une liste tirée d’Ætherpedia, et de vous livrer à quelques explications si vous le souhaitez.
Article Æthepedia a écrit : Liste des États signataires des Accords de reconnaissance commerciale après modification.
Califat d’Arabie.
Conseil corporatif pueblo.
Conseil salish-shidhe.
Nation asante.
République du Québec.
République française.
Union Scandinave.
Article Æthepedia a écrit : Liste des États non-signataires des Accords de reconnaissance commerciale.
Amazonie.
Aztlan.
Confédération suisse.
Duché de Pomorya (État associé des États Allemands Alliés).
Iakoutie.
Nation sioux.
Nation transpolaire aléoute.
Nation Tsimshian.
République d’Équateur.
République de Bolivie.
République de Mandchourie.
République démocratique populaire lao.
République du Yucatán.
République islamique d’Anatolie de l’Est.
République islamique d’Iran.
République islamique pattani.
République populaire d’Angola.
République populaire du Henan.
République socialiste du Viêt Nam.
Tibet.
Tír na nÓg.
Tir Tairngire.
<<< Comme vous le remarquez, beaucoup de nations non-signataires sont des nations Éveillées (Amazonie, Iakoutie, Mandchourie, Pomorya, Tibet et les Tir). Ces nations refusent très généralement l’extraterritorialité, la réservant à ceux qui donnent des contreparties très importantes / ceux qui sont proches du pouvoir. C’est le cas dans le Tir Tairngire depuis le Temps des Princes, où Telestrian Industries et Saeder-Krupp sont les seules mégacorporations extraterritoriales. Ces refus sont liés à un présupposé tout simple : l’extraterritorialité fait la puissance des mégacorporations, et si elle est incertaine, alors la puissance est largement inexistante. Ces pays se voient comme des utopies, où le pouvoir est concentré entre les mains de « sages » : et ces sages n’ont guère envie de prêter leur bac-à-sable à d’autres petits joueurs. >>>
- xSar.

<<< Le cas des Nations des Américains d’Origine mentionnés est intéressant. Sur six nations, il y en a deux qui ont exercé de lourdes modifications et deux autres ne l’ont tout simplement jamais ratifié. Le Conseil algonkin-manitou, lui, a été longtemps parrainé par la Big A avant qu’une révolution ne la jette dehors, et Meridional Agronomics et BNP Paribas sont venus remplacer l’ancienne AAA. Le Conseil athabaskan, lui, s’en foutait ; vu que les ressources stratégiques ont été nationalisées, les corporations n’avaient rien d’intéressant à se mettre sous la dent. La Nation ute n’a jamais décollé économiquement, donc les mégas ne s'en préoccupent guère. Enfin, la Nation Tsimshian possède pas mal de ressources minières surlesquelles louchent les mégacorpos, mais pour l'instant, le gouvernement - englué dans ses histoires de conflits inter-ethniques - résiste.
Pour faire simple, le CSS laisse les mégacorporations opérer dans le pays, mais l’extraterritorialité est accordée parcimonieusement et très strictement ; même avec ça, le pays bénéficie d’un droit de regard. Donc, dans les faits, seuls les mégas locales (Gaeatronics, Universal Omnitech et VisionQuest) bénéficient pleinement de l’extraterritorialité. Le CCP fonctionne sur un système de licences, qui permet aux mégacorporations d’opérer à condition d’accepter deux audits annuels et la possible révocation de la licence. En outre, le gouvernement peut interdire à certaines corporations d’opérer dans le pays malgré l’obtention d’une licence (c’est le cas d’Aztechnology, par exemple). Quant à la Nation sioux et à la Nation trans-polaire aléoute, ils imposent une négociation au cas par cas avec toute corporation A, AA ou AAA. Ce qui explique que certaines corporations A soient extraterritoriales dans ces deux pays mais pas certaines Big Ten.
De manière générale, les Amérindiens se sont toujours méfiés des corporations. Après tout, s’ils en sont arrivés là, c’est parce que ces mêmes corporations ont tenté de voler leurs réserves… >>>
- Lost in Space.

<<< Il y a également quelques pays « communistes » dans le lot (bon, disons-le clairement, des dictatures). Globalement, tous ont décidé de la chose suivante : nationalisation de la quasi-totalité des actifs économiques, sauf ceux des mégacorporations ; les mégacorporations ont été forcées pour la plupart à quitter le pays ; celles qui restent sont limitées à des zones extraterritoriales, bénéficient d’une licence pour établir leur extraterritorialité ou doivent réaliser des joint-ventures. Exemple tout simple : le Viêtnam. Le Viêtnam, en 2032, a nationalisé l’ensemble des corporations privées présentes sur place et les a regroupé avec ses actifs publics, pour devenir Khouang Combine. Suite aux guerres menées par le Viêtnam partout en Indochine, le pays connaît dernièrement une crise : les autorités ont autorisé l’établissement de joint-ventures, à condition que KC possède 51 % de l’ensemble. Ainsi, il existe des joint-ventures avec Aztechnology (agriculture, biens de consommation et technologie militaire), ESUS (infrastructures portuaires et transports maritimes), Mitsuhama (hardware et software) et Shiawase (chimie et énergie nucléaire). >>>
- AnarRator.

<<< Ces « démocraties populaires » sont pour l’essentiel très méfiantes à l’égard des mégacorporations. Elles ont toujours tendance à faire jouer telle ou telle corpo contre une autre, à les restreindre à quelques zones ou à pouvoir révoquer discrétionnairement leur permis. En somme, ils sont impitoyables contre les criminels… sans doute parce qu’ils n’aiment pas la concurrence. >>>
- Failed System.

<<< Les cas du Califat d’Arabie et de la République islamique d’Iran sont aussi intéressants. Le premier est signataire des Accords, mais s’est réservé le droit de refuser l’accès du pays à toute corporation ne respectant pas les préceptes de la Charia. Cela signifie que les corporations sont soumises à des contraintes architecturales (tout est construit dans un style bâtard inspiré des architectures islamiques), linguistiques (la mégacorporation doit faire sa communication, écrite et orale, en arabe) et religieuses (la branche locale doit être dirigé par un musulman, une installation corporatiste doit comprendre une mosquée, un membre du Mudaween – la police religieuse du Califat – doit assister aux réunions importantes et peut inspecter quand il le souhaite une corporation, etc.). Bon, les mégas ont pris des libertés avec ces contraintes en corrompant les Mudaween, mais le gros est appliqué. L’Iran, pour sa part, n’est pas signataire : l’extraterritorialité n’est accordée qu’aux corporations se soumettant au pouvoir politique et aux contraintes de la charia, et ils sont très stricts là-dessus (n’essayez pas de les corrompre, vous finirez pendu à une grue en plein Téhéran). Il y a à peine une quinzaine de corporations (dont une dizaine de mégacorporations) présentes là-bas, la texane Exxoco et Yamatetsu étant les corporations dominantes. >>>
- Mytho Man.

<<< Le cas de l’Aztlan est aussi pas mal notable. L’implantation des corporations étrangères est régie par l’Accord de Veracruz, signée le 29 mars 2048 après l’Opération Reciprocity qui avait eu lieu trois jours auparavant. Si le contenu exact reste inconnu, il est de notoriété publique les corporations étrangères doivent établir des filiales en Aztlan, filiales dont la majorité du capital doit être possédé par des personnes (individuelles ou morales) aztlanes. Donc, les investissements existent, mais dans les faits, Aztechnology bénéficie d’un quasi-monopole. >>>
- Pyramid Watcher.

<<< Maintenant qu’on a fait le tour des États « nous sommes des dictateurs, nous ne partagerons pas le pouvoir », je vais vous parler de « l’exception française ». La France a établi la Commission de Régulation Économique, qui négocie un bail de dix ans renouvelable pour s’installer en France et bénéficier de l’extraterritorialité. C’est une formalité pour les corporations françaises et Saeder-Krupp, mais son importance est véritable pour les autres corpos ; aussi, une mégacorporation qui s’installe en France va probablement faire du gringue au pouvoir politique en parlant de « possibilités de développement économique ». Et ensuite, les corporations établies ont un choix : soit elles opèrent comme partout ailleurs mais paient de lourds impôts et subissent des tonnes de paperasserie, soit elles utilisent les services fournis par l’État et paient des impôts beaucoup plus légers. Avec ce système, les corpos délèguent l’éducation, les services médicaux, la réglementation des salaires, les congés payés et les caisses de retraite à l’administration française pour leurs employés présents en France. La plupart le choisissent, même si d’autres l’évitent partiellement ou totalement en raison du partage d’une grande quantité d’informations sur leurs employés (et donc elles-mêmes) avec l’État. Par exemple, Aztechnology applique ce système sur ses filiales d’origine française (comme HBDML ou Dassault), mais pas celles d’origine extérieure (comme Free Transit Catharge) lorsque les citoyens concernés ne sont pas français. >>>
- L’Habitué.

<<< L’Union scandinave a un système très similaire, sauf que la délégation est obligatoire et les impôts un peu moins élevés qu’en France. >>>
- Red Ragnar.

<<< On peut parler également de la Suisse, qui refuse l’extraterritorialité en dehors de trois zones situées à Bâle, Genève et Zurich. Personne (pas même les poids lourds locaux) ne peut arguer de l’extraterritorialité en dehors de ces zones. La Banque de Genève travaille toutefois à l’établissement de nouvelles zones, notamment dans la Confédération suisse francophone, où la mégacorporation est très puissante et dispose de soutiens politiques importants. >>>
- Fianchetto.

<<< Le Québec a instauré un système similaire de zonage, tout en signant les Accords de reconnaissance commerciale. Et… Je crois qu’on a fait le tour ? >>>
- Fix That.

<<< Non, il manque l’Équateur. Quelqu’un ? >>>
- Facet.

<<< Ah, l’Équateur est un cas… particulier. Le pays, devenu l’un des plus riches d’Amérique du Sud dans les années 2030 et 2040 suite à la découverte d’importants gisements de pétrole et d’or, a vu l’émergence de ses propres géants locaux, en l’occurrence KondOrchid et Genesis Consortium. Les Équatoriens, plutôt fiers, se sont laissé convaincre par leurs deux géants locaux (outre Aztechnology et Universal Omnitech) de ne pas signer. Le pays entretient donc un système de licences pour autoriser les corpos à s’installer, et vu les nombreuses perspectives de l’endroit (minerais, pétrole, tourisme, exploitation forestière…), je vous garantis qu’ils se battent. Et vu que la situation satisfait AZT, UO et les deux autres mastodontes locaux, les autres mégacorporations ne sont pas parvenues à faire avancer leurs pions pour forcer le pays à signer les Accords de reconnaissance commerciale. >>>
- Under Fire.
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Re: Découverte du 6ème Monde

09 oct. 2018, 11:31

Et maintenant, voyons les grands gagnants du système : les 8 mégacorpos qui siègent à la Cour Corporatiste.

ARES
Origine : complexe militaro-industriel USA
Siège : Détroit, UCAS PDG : Damien Knight

ACTIVITES PRINCIPALES
Armement civil (Small Arms; Weapon’s World) & militaire (Ares Arms ; KES ; Hard Corps) ; Véhicules & drones (General Motors; Honda) ; Finance (Godman Sacks : Mitchell Holding) ; Pétrochimie (Exxon) ; Aérospatiale (Ares Space ; Ares Global CommSat) ; Surveillance militaire (NASA Consulting) ;

ACTIVITES SECONDAIRES
Média (Global Entertainment ; Lifescape ; NBS) ; Industrie lourde (Ares Makrotech) ; Cyberware [cyberarmes ; smartlink] (Ares Integrated Solutions)

ACTIVITES MINEURES
Matrice (Matrix system) ; Magie ; Biotech

AZTECHNOLOGY
Origine : cartels narcos sud-américain & nationalisation
Siège : Tenochtitlan, Aztlan PDG : Inconnu

ACTIVITES PRINCIPALES
Agriculture (Productos Cultivatos (semences et productions) ; Maritech Enterprise (krill et algues) ; psychotropes naturels) ; Agroalimentaire (HBDML ; Stuffer Shacks ; Très Chic Cosmetics) ; Magie (Mystics&Magics)

ACTIVITES SECONDAIRES
Exploitations minières & pétrolières (Pemex) ; Finance (Bancomex) ; Industrie lourde (Dassault) ; Médias (Optical Dreams ; Televisa) ; Santé (MediCarro ; Genetique)

ACTIVITES MINEURES
Matrice ; Aérospatiale ; Défense (ACT) ; Cyberware ; Drones

FUCHI
Origine : matériel, logiciel et contenu informatique de la Silicone Valley (USA)
Siège : San Francisco, CalFree PDG : Richard Villiers, Korin Yamana, Shikey Nakatomi

ACTIVITES PRINCIPALES
(vend quasiment tout sous son nom)
PAN grand public & militaire ; Architecture (Aurora Design) & sécurité matricielle (Pacific Rim Computer Consultants ; FTL Matrixware) ; Production de contenu matriciel (VWorld ; Simplex Software, Cyberspace Development Corp) ; Réseaux sociaux (P2) ; Publicités & études de marchés (Fuchi Corporate Services)

ACTIVITES SECONDAIRES
Finance (JRJ International ; Silveril Investment) ; Cephaloware [Datajack; reflexogiciel] ; Santé (Nightingale’s)

ACTIVITES MINEURES
Magie ; Défense ; Cyberware ; Drones

MITSUHAMA
Origine : usine low cost du monde (installé dans les pays du quart-monde) ; GuidGrid de Seattle
Siège : Chine PDG : Samba Oï

ACTIVITES PRINCIPALES
Electronique grand public & drones (Eastern Electronics) ; Drones militaires ; Exploitations minières (Benguet Mining) ; Petrochimie (Zen-Marsh Chemicals) ; Industrie lourde (Automation System ; Mitsuhama Industrial Technology, Astin Remote System ; VOR Robotics) ;

ACTIVITES SECONDAIRES
Magie (Ambrosius Publications ; Hermetech Associates ; Pentacle Distributing/Press ; Ming Solutions) ; Cyberware [Interface de contrôle ; (para) animaux] (New Life Harvest Inc. ; Parashield) ; Software (Black Lotus ; Dolmen Data System) ;

ACTIVITES MINEURES
Défense ; Finance ; Média

RENRAKU
Origine : Nippo-coréenne ; production de matière première informatique (puces, datacenters) et cybernétiques ; infrastructures matricielles ; Réseau télécom de Seattle
Siège : Hongkong PDG : Inazo Aneki

ACTIVITES PRINCIPALES
Hardware (IBM ; Qualcomm ; AMD) ; Simsens (HyperSense) ; Drones ; Cyberware [Optique ; composants de base] (Iris Firmware ; Genecraft) ; Finance (Champion Financial Group)

ACTIVITES SECONDAIRES
Publicité & Etude de marché (Adams-Westlake Mediaworks) ; Défense (Najima Securities) ; Sécurité matricielle (Xiao) ; Biens de consommations (Festival Foods ; Europa)

ACTIVITES MINEURES
Magie ; Défense

SAEDER-KRUPP
Origine : corpos européennes
Siège : Essen, Allemagne PDG : Lofwyr

ACTIVITES PRINCIPALES
Industrie lourde (Morgen-Tek GmbH ; Barytech ; Krupp Robotics ; Siemens-Nixdorf) ; Petrochimie (Fatima Petrochimicals ; Krupp Chemicals) ; Nucléaire (Ruhrnuklear) ; Aerospatiale (Orbital Dynamix ; Arianespace ; Lunar Mining Corps ; Krupp Sondergerätebau) ; Défense (Krupps Munitions ; Kelmar Technologies) ; Finance (Commerzbank ; Lothian-Vaea PLC) ; Véhicules (BMW ; Eurocar Consortium)

ACTIVITÉS SECONDAIRES
Cyberware [Réflexes câblés] ; Software (Aetherlink ; AT&T) ; Sécurité magique (Awakened World Research ; Elemental Services ; The Arcanum) ; Médias

ACTIVITES MINEURES
Biotechnologie ; Drones

SHIAWASE
Origine : indo-corée
Siège : Séoul, Corée PDG : Sadata Shiawase

ACTIVITES PRINCIPALES
Biotech [Médicaments low cost ; NeuroPozyne ; bioware] (Shiawase Biotech; Shiawase Health and Welfare) ; Nucléaire (Shiawase Atomics) ; Greentech (Shiawase Envirotech)

ACTIVITES SECONDAIRES
Agroalimentaire (Agritech) ; Chimie lourde (Hephaestus Technologies) ; Défense [maritime] (Shiawase Armaments) ; Sécurité matricielle (Vector Matrix Services) ; Armement civil (Desert Storm Security)

ACTIVITES MINEURES
Magie ; Drones ; Médias

YAMATETSU
Origine : russo-philipine
Siège : Vladivostok, Russie PDG : Yuri Shibanokuji

ACTIVITES PRINCIPALES
Cyberware civil (Pensodyne) ; Biotech (Holistic Healing) ; Gentech (Olgitech) ; Santé (CashCart ; Synthetech) ; Biens de consommation [métahumains] (Metaergonomics) ; Marketing

ACTIVITES SECONDAIRES
Médias (YamProd) ;

ACTIVITES MINEURES
Défense ; Drones ; Matrice
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Re: Découverte du 6ème Monde

12 oct. 2018, 15:19

Quelques cartes maintenant, pour mieux s'y repérer.
Tout d'abord, une vision globale du monde en 2053 (quand je vous parlais de balkanisation des états...)
Image

Et un zoom sur la zone qui nous interresse plus, l'amérique du Nord:
Image
A noter que le sud (ex Mexique) est dont l'Aztlan; et que les pays suivants: Conseil Salish-Shidhe, Tsimshian, Conseil Athabaskan, Conseil Mannitou-Alconquin, Nation Sioux, Nation Ute et enfin le Conseil Corporatif Pueblo, forment ce que j'ai nommé la dernière fois les Nations d'Amérindiens d'Origines (NAO).

Et enfin, Seattle, et ses différents districts
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Re: Découverte du 6ème Monde

28 oct. 2018, 11:18

Districts du métroplexe de Seattle
BELLEVUE
Bellevue est le district résidentiel du gratin de la Cité d'Émeraude. On y cultive le goût du bon voisinage à cent lieues de la vie des Barrens frontaliers de Redmond. Entre les lacs et forêts qui ont fait la réputation de la Cité d’Emeraude, le paysage est clairsemé de petits jardins japonais, de splendides golfs à la pelouse drue et bien verte et de mini-arcologies à l'air filtré et au confort maximal. Tout ceci est entretenu par une armée de drones d'entretien (et de surveillance) en charge de veiller à la stricte propreté de ce havre de paix.
Les résidents sont majoritairement non magiquement actifs, blancs, protestants, hétérosexuels et tiennent souvent à le rester. Il s’agit d'huiles corporatistes, de cadres exécutifs et de leurs adolescents nantis et gâtés qui jouent aux gangers pour mimer les guerres corporatistes et ressentir le grand frisson (comme les Nova Rich).

Quelques entreprises internationales ont leur siège à Bellevue, comme Ares, Gaeatronics et Microdeck. On y trouve aussi le Cavilard Research Center : centre de recherches où Mitsuhama développe ses biodrones.

Le district est protégé par Lone Star et les patrouilles les plus nombreuses sont effectuées le long du mur au sommet aiguisé qui sépare
Redmond de Bellevue, triste frontière bardée de drones de sécurité blindés et de drones espions surveillant les éventuelles intrusions inopportunes. Pour autant, nombre de comité de voisinage ont fait appel à Knight Errant ou tout autre compagnie de sécurité pour la surveillance et le maintien de l’ordre, entraînant une certaine rivalité entre ces corpos. Il existe des navettes blindées vers Downtown qui assurent la quiétude des déplacements des cols blancs.

On y trouve tout ce dont l'homme moderne a besoin pour se divertir et fuir ses responsabilités quotidiennes, des casinos où il ne fait jamais nuit aux commerces de luxe et de haute technologie, des complexes de loisirs aux clubs fermés accueillant l'élite et autres restaurants branchés à l'accès très sélectif.

Global Technologie
Corpo locale de logiciels matriciels dirigée par son co-fondateur, Urlan Manes, qui dirige la filiale R&D Blackdoor. La seconde filiale, Martelli, dédiée aux avatars V-World est elle dirigée par le fils du co-fondateur: Thomas "Junior" Martelli.

Casino Gates
Crée par un goldenboy des débuts de l'informatique au siècle dernier, il s'agit du plus grand et célèbre casino de tout Seattle. Son complexe abrite machine à sous, table de jeu, salle d'immersion simsens dernier cri, salles de conférence et autres restaurants du plus accessible au plus fantasque. Bien sûr, les étages proposent des chambres d'hôtel à la pelle.

RENTON
Renton est un district de Seattle assez campagnard, parsemé de lacs et de montagnes. C'est aussi et surtout une cité-dortoir pour la classe moyenne, avec ses petites maisons en bois bordées de barrières blanches, et une place forte de l'Humanis. Malgré la GuidGrid, toutes ses routes sont perpétuellement congestionnées, et les transports en commun ne sont jamais ailleurs que dans les bouchons. Le district est le théâtre d'une âpre lutte entre les syndicats du crime pour le contrôle de la vente de produits « récréatifs » aux masses abruties de travail (ou d’oisiveté).

L'économie locale repose sur les secteurs du software et de la sécurité. Le centre d'entrainement de Knight Errant se trouve dans le quartier ainsi qu'une usine de Federated Boeing qui fabrique des drones militaires de surveillance aérien pour le compte d’Ares. Nombre de projets immobiliers du district appartiennent à Brackhaven Investments.

Les principaux gangs du coin sont les Blood Mountain Boys, un gang de motards "à l'ancienne", et surtout les Night Hunters, rassemblement de psychopathes racistes cyber-modifiés qui fait dans le trafic de BTL.

A noter, une curiosité, le Silver Screen Dreams, une maison de passe où le "personnel" a l'apparence et la personnalité d'anciennes stars du cinéma.

DOWNTOWN
District et capitale de l’Etat, Downtown est le centre névralgique de Seattle. Siège du gouvernement du Métroplexe, de l'aéroport de SeaTac et du gouvernement fédéral des UCAS, on y trouve les sièges locaux de la plupart des multinationales AAA et AA, dont notamment l’arcologie Renraku, la pyramide Aztechnology et les six tours noir et argent de Mitsuhama (dont une est entièrement dédiée aux recherches magiques). Avec Bellevue, c’est à Downtown que ce jouent la plupart des transactions financières de niveau mondial et l’espionnage, la corruption et le chantage y vont bon train.

C'est un dédale tridimensionnel de buildings, au trafic routier interminable et très dense, en provenance de l’aéroport, des docks de Tacoma ou des diverses cités comme Renton qui déversent sans cesse leur flot d’esclave corpo. Les transports en commun sont au mieux passables : sous-dimensionnés, délabrés mais fonctionnels. L'espace aérien est occupé par des myriades de drones en tout genre (transport, sécurité, espionnage, etc.). La matrice est dense et toutes les boutiques et bâtiments projettent leur réalité augmenté pour guider le quidam jusqu’à ses rayons.

Pink Unicorn
Petit bar crypto-gay du district, tenu par un troll dont la corne a été recentrée au milieu du front et incrustée de diodes affichant un arc-en-ciel mouvant.

REDMONDS
Au début du XXI siècle la banlieue de Redmond était un haut lieu de l’industrie de l’informatique, mais le crash de 2029 fit s’écrouler ce paradis, qui est aujourd’hui devenue un enfer. 80 % des entreprises de la région durent fermer leurs portes mettant également une grande partie de la population à la rue. Les rares cadres qui purent sauver leurs chemises migrèrent vers Bellevue.
Avec le nombre conséquent d’immeubles laissés à l’abandon une frange nettement moins fortunée de personnes affluèrent. Peu à peu Redmond sombra dans la violence et la criminalité, ne resta alors sur place que la lie et ceux qui ne pouvaient pas s’en aller. Repère de criminels et autres terroristes, le district a été le théâtre de plusieurs assauts militaires à travers les décennies, aussi il n’est pas rare de croiser des immeubles ravagés par quelques roquettes, le bitume creusé par une bombe, ou une façade criblée de balles.

Il n’existe pas de chiffrage précis sur le nombre de résidents dans cette partie du métroplexe et ceux pour deux raisons : La première est qu’une grande partie des habitants sont sans SIN, la seconde est le taux de mortalité élevé. Ici le moindre vêtement en bon état, le moindre semblant de nourriture justifie la mort de son propriétaire. Cependant, on estime qu’1/6 de la population de Seattle vit ici.

En dehors de Glow City et Touristville, les services publics comme les transports en commun, la distribution d’eau, d’électricité et de télécommunication, ainsi que l’accès aux soins sont inexistants. Bien sûr, les habitants ont appris depuis longtemps à bidouiller les restes des bureaux en ruine pour se brancher sur une ligne encore active utilisée pour telle prison ou usine, ou subsistent grâce à une ONG ou des bénévoles de telle ou telle Eglise, mais la qualité du service et sa pérennité sont tout sauf garanti.

Le secteur n’est pourtant pas totalement abandonné des corporations, mais ces dernières préfèrent investir massivement dans la sécurité plutôt que d’améliorer la vie des habitants. Vous pouvez voir ainsi dans le paysage de Redmond des usines, ultra polluantes dans bien des cas (ces bâtiments sont appelés les « châteaux toxiques » en référence à leur architecture gothique et à leur activité), protégées par d’énormes fortifications. A la périphérie de ces îlots, des gangers extrêmement durs sont en général engagés pour faire le ménage. Ils ont la gâchette facile et il n’est pas rare qu’il y ait des dommages collatéraux chez les simples passants.

Le secteur le mieux surveillé reste la frontière commune entre Redmond et Bellevue, qui correspond également au quartier de Touristville. Cette surveillance cependant reste bien en dessous ce que l’on peut trouver dans un secteur corporatiste. En dehors de cette enclave, l’ordre est organisé par les gangs. Tant qu’il y a une certaine stabilité dans leurs relations tout va bien mais dès qu’un conflit explose, il vaut mieux faire profil bas.

Le Banshee
Bar de Touristville proposant à l'étage des salles de réunions sécurisées.

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