Le Prévôt Cheliax chez les ploucs_vol 2

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Enormatro
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Le Prévôt Cheliax chez les ploucs_vol 2

21 janv. 2017, 17:08

La petite troupe allait paisiblement se coucher, certains dans la demeure du bourgmestre, d'autres, comme Broie-les-Os, dans une tente à la belle étoile. Environnés du vrombissement incessant des moustiques, qui finissait par nous bercer, on allait s'endormir lorsqu'un bruit de pas a attiré mon attention. Il s'agissait de la reine de beauté, la petite humaine maigrichonne, qui a alors entrepris de parlementer avec mon humain, pour aller rejoindre le bipède tombeur dans sa chambre.
Ce dernier a d'ailleurs du la trouver, comme moi, trop maigre pour une saillie, puisqu'elle est repartie vexée. Broie-les-Os a bien tenté de la consoler, se sacrifiant même pour la couvrir lui-même.

Elle l'a alors entraîné à l'écart, dans un champ. Et là, des types avec des masques de moustique l'ont attaqué avec leurs faucilles, assistés par des striges sorties de nulle part. En dépit de leur inaptitude patente à la violence contre un adversaire entraîné, ils auraient bien pu avoir le dessus, si Senzo et Hordak n'avaient pas suivi le couple, tapis dans l'ombre. A eux trois, ils ont eu vite fait d'estourbir leurs assaillants masqués, qui n'étaient autres que les parents, et oncles de la jeune fille. Sous la menace, ils ont avoué avoir entraîné mon humain dans ce piège pour pouvoir le livrer à un mystérieux culte, qui sans cela aurait sacrifié la reine de beauté. Cette dernière, d'ailleurs, pour échapper à son triste sort, s'est jetée d'elle-même sur l'épée d'Aidis, le bipède blond brillant.
Mes bipèdes ont donc décidé d'aller débusquer ce culte. Ils ont commencé par fouiller la maison du Maire, et y ont retrouvé une note laissée par le précédent collecteur, parlant d'une secte mystérieuse. Du coup, tout le monde s'est équipé, Hordak et Broie-les-Os sont allés dans Brandecorbin poser quelques questions en criant très fort (vu l'état de léthargie dans lequel étaient les bouseux, il fallait bien ça), et ont appris l'existence d'une ancienne ferme abandonnée à l'écart du village.

Le bâtiment en question était effectivement en piteux état, et l'accueil était assuré par un grand épouvantail, qui s'est subitement animé et a attaqué la troupe. Il était rapide, et pourvu de grandes griffes acérées, mais a eu tôt fait de tomber sous les coups de ses adversaires qui, vainqueurs, ont exploré l'extérieur du bâtiment. Ils ont trouvé un potager un peu à l'abandon, qui cachait un nid de striges. Le combat a été ardu, mais les nôtres ont triomphé. Non loin du bâtiment se trouvait une grange dont les portes se sont alors effondrées, pour libérer une bande de bipèdes parmi les plus laids que j'aie jamais vu. Et pourtant, rien que dans les miens, il y a déjà des premiers prix de laideur. Ces créatures malhabiles ont bien distrait Senzo et Hordak quelques secondes, mais ont aussi péri sous les attaques.

L'exploration du bâtiment principal était ardue : obscur, délabré, structurellement très fragilisé, ce manoir recélait en plus des mauvaises surprises, comme cette espèce de tas de fumier conscient qui s'est jeté sur Aidis, ou le plancher piégé qui s'est effondré sous le poids de mon humain qui s'est écrasé sur un tapis de pierres acérées. Mais on y a également trouvé des choses précieuses : des potions et fioles, un laboratoire d'empoisonneur, et surtout à la cave, le cadavre du précédent collecteur.

Il était temps d'exterminer le culte. Nous avons donc repris le chemin pour voir plus loin si l'on ne trouvait pas de traces plus probantes du culte du gardien des rêves. Il suffisait pour cela de suivre une sorte de couloir cerné de part et d'autres par des murs de plantes recouverts d'un mucus arachnéen vaguement répugnant.
Et effectivement, après quelques péripéties, dont une vicieuse attaque de moustiques enragés qui ont bien failli venir à bout de Broie les Os, ce qui lui aurait octroyé la mort la moins légendaire possible pour un guerrier Shoanti, nous sommes parvenus à une clairière circulaire. Et dans cette clairière, des dizaines d'abrutis agenouillés en prière, et au centre, une estrade ou siégeait le bourgmestre, en habits de prêtre maléfique. Certains ont essayé de discuter avec lui, avant que Senzo ne perde patience et ne passe à l'attaque. Et tandis que le prêtre commençait à incanter, une créature difforme, mais dans un style différent de celles qui se cachaient dans la grange, a fondu sur notre arrière garde, et a attaqué par surprise Arguthiel, le bipède cracheur de feu, et a bien failli l’occire. Aidis lui a donné l'assaut, le blessant suffisamment sérieusement pour le renvoyer se cacher dans les plantes. La créature sans face a bien retenté sa chance quelques secondes plus tard, mais seulement pour se faire promptement envoyer ad patres. Dans la clairière, le combat faisait rage, et le prêtre était sur le point de tomber, lorsqu'il a invoqué un gigantesque moustique, titanesque, difforme, grotesque. Tous les adorateurs qui lardaient de coups mes fidèles bipèdes sont tombés en adoration devant cette créature, ce qui a conduit bon nombre d'entre eux à se faire éparpiller par Broie-les-Os. Le moustique a alors usé de pouvoirs magiques pour lui ôter toute combativité, ce qui est fort, et a priori toute conscience supérieure, ce qui l'est déjà moins.
Il a ensuite arraché Aidis du sol en prenant son envol, et le malheureux en a subi une chute vertigineuse qui l'a littéralement encastré dans son armure. Je crains que son souci de l'esthétique n'en ait été durablement affecté. Le moustique géant, pour sa part, subissait des attaques de toute part, les plus enragé étant, de manière très surprenante, Xalèèèèèèb, le bipède tombeur, qui faisait jaillir une pluie de rayons mortels d'un vulgaire bout de bois. Sous une grêle de projectiles, la créature géante était en train de prendre la fuite lorsque les rayons magiques l'ont terrassée.

Finalement, blessés, mais vivants, mes compagnons ont repris le chemin du manoir du Maire, qu'ils ont littéralement mis sens dessus dessous, pour y trouver cet or dont ils semblent si friands (je ne comprendrai jamais quel attrait peut avoir quelque chose qu'on ne peut pas manger) et d'autres babioles.
Ils ont ensuite pris quelques heures de repos, avant de repartir vers Pointesable avec leur butin, ainsi qu'un livre racontant l'histoire de la famille du bourgmestre.
- Pardon, M'sieur, elle est à vous la hache à deux mains ?
- Oui ?
- Bon, vous voudriez bien l'enlever de mon crâne, parce qu'elle me gêne pour boire ma bière.
[---]
- Merci, trop aimable ...

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